Une seconde exploration récente
Précisions
Un souterrain annulaire
Probablement un souterrain-refuge
Bibliographie
La découverte en 1964
Un souterrain, situé auprès du village des Peux, a été exploré pour la première fois le 27 août 1964 par plusieurs historiens locaux.
Grâce à leurs écrits, aux plans et aux photos réalisés lors de cette exploration, Jean VINCENT, de l'association l'Héritage, des Herbiers, en fait une présentation (dans Le Quartier des Peux, juin 2016) :
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Source : Jean VINCENT, Association l'Héritage, Le Quartier des Peux, juin 2016 |
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Source : Jean VINCENT, Association l'Héritage, Le Quartier des Peux, juin 2016 |
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Source : Jean VINCENT, Association l'Héritage |
(Source : Le Quartier des Peux, Jean VINCENT, Association l'Héritage, juin 2016)
Une seconde exploration récente
Le 19 juillet 2009 et le 14 août 2014, deux archéologues amateurs, Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, ont à leur tour visité le souterrain et en ont aussi réalisé un plan.
Ils en font une description très détaillée dans un article, paru dans le Bulletin de l’ADANE (Association pour le Développement de l’Archéologie sur Niort et les Environs) n°27 de 2015.
Ils y décrivent "une belle galerie annulaire de section ogivale plus ou moins arrondie à son sommet", "longue de 32 mètres, ce qui en fait de loin la plus vaste connue à ce jour dans la région", d’1 mètre de large en moyenne, d’une hauteur allant jusqu’à 2 mètres, creusée à une profondeur allant de 1,20 mètres à 2,50 mètres sous le niveau du sol (en pente à cet endroit du pré).
A l'intérieur, ils y ont découvert "une grande niche de stockage creusée en forme de rotonde […] de 1,10 mètre de diamètre par 1,20 mètre de hauteur."
Une galerie d’entrée "servait initialement d’accès au refuge comme l’attestent sa remontée importante et les grosses rainures taillées" qui "maintenaient le bâti d’une porte robuste dont le verrouillage se faisait à l’aide d’une barre coulissante."
"Immédiatement après la niche, un second obstacle avait été aménagé à cet endroit sous la forme d’une barre disposée en travers de la galerie à mi-hauteur."
Une autre galerie "comblée dès le départ, a visiblement été conçue pour le drainage du souterrain. […] Une pente a donc été aménagée dans tout le souterrain pour évacuer l’eau vers ce drain qui devait se déverser un peu plus loin en direction du ruisseau. Lors de la conception du souterrain, le canal de drainage a été recouvert de grosses pierres et de remblai de manière à combler la galerie jusqu’à la voûte et empêcher ainsi d’éventuelles intrusions."
"Ce souterrain se résume donc à un couloir d’accès (A), probablement précédé de marches, qui mène à une vaste galerie annulaire (B) avec, comme aménagements utilitaires, une galerie de drainage (D), une grande niche de stockage (C), trois niches à lampe (N) et sept trous d’aération (Ta) dont un inachevé.
Pour les aménagements défensifs, une robuste porte (F1) a été prévue dans le couloir d’accès, ainsi qu’une barre latérale (F2) dans la courbe de la galerie annulaire."
Quant au nom de la Quenouillère, porté par le pré du souterrain et trois autres parcelles attenantes sur le cadastre de 1839, "il est fort probable que c’était le nom que portait l’habitat qui se trouvait à cet endroit au bas Moyen Âge et dont seul le souterrain atteste désormais l’existence."
Quant au nom de la Quenouillère, porté par le pré du souterrain et trois autres parcelles attenantes sur le cadastre de 1839, "il est fort probable que c’était le nom que portait l’habitat qui se trouvait à cet endroit au bas Moyen Âge et dont seul le souterrain atteste désormais l’existence."
(Source : Le souterrain du Pruneau, Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, Bulletin de l’ADANE n°27, 2015)
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Source : Le souterrain du Pruneau, Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, Bulletin de l'ADANE n°27, 2015 |
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Source : Le souterrain du Pruneau, Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, Bulletin de l'ADANE n°27, 2015 |
Précisions
Ce souterrain se trouve auprès du village des Peux, dans le pré de la Quenouillère (ou de la Quenouillerie) qui dépendait de la ferme du Grand-Pruneau, appartenant à Mme YOU-SORIN en 1964.
Des habitants du village se souviennent l'avoir exploré cette année-là, alors qu'ils étaient enfants.
Le souterrain de la Quenouillère est aujourd'hui inaccessible, le trou provoqué par l'effondrement de 1964 ayant d'abord été comblé avec des fagots de branches, puis rebouché par la suite.
Le plan montre une construction circulaire avec une galerie d'accès.
Cette forme correspond à celle des souterrains annulaires, dont le tracé décrit un ou plusieurs anneaux et qui ne représentent que 10% environ des souterrains aménagés connus dans l'Hexagone.
Ils ont été creusés par la main de l'homme et datent probablement du Moyen Âge
Ces souterrains se rencontrent en France essentiellement dans les massifs anciens : le Massif central et le Massif armoricain. Ceux-ci sont même situés presque uniquement en Auvergne et dans le Haut-Bocage (Vendée et Deux-Sèvres).
En Vendée, les souterrains annulaires connus se concentrent surtout sur les communes de Pouzauges, Saint-Mesmin et la Pommeraie-sur-Sèvre.
Source : http://archeomellois.over-blog.com |
En Europe, on en rencontre aussi en Basse-Autriche et en Moravie (République Tchèque).
Source : http://archeomellois.over-blog.com |
Sources :
- Le souterrain du Pruneau, Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, Bulletin de l’ADANE n°27, 2015
Probablement un souterrain-refuge
Pour Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, le souterrain de la Quenouillère semble avoir eu vocation de refuge, au vu des aménagements défensifs qu’il possédait (porte à l'entrée, barres en travers du couloir).
"La partie refuge étant de toute évidence située à l’opposé de la galerie d’entrée, la protection du côté rectiligne de la galerie annulaire pouvait être assurée par l’angle droit près du drain, qui permettait de voir l’adversaire de loin et le surprendre au tournant."
"La partie refuge étant de toute évidence située à l’opposé de la galerie d’entrée, la protection du côté rectiligne de la galerie annulaire pouvait être assurée par l’angle droit près du drain, qui permettait de voir l’adversaire de loin et le surprendre au tournant."
(Source : Le souterrain du Pruneau, Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, Bulletin de l’ADANE n°27, 2015)
Les nombreuses guerres locales ayant émaillé l'histoire de la Vendée du XIIème au XVIème siècle (conflit entre Capétiens et Plantagenêt, Guerre de Cent Ans, Guerres de Religion) ont pu être autant de raisons pour la population locale de creuser un souterrain à vocation de refuge.
La présence de trous d'aération accrédite également cette hypothèse.
Les souterrains annulaires sont souvent exigus et semblent, de prime abord, peu propices à accueillir un grand groupe de personnes. Mais ils semblent n'avoir desservi qu'un seul habitat ou seulement quelques habitations ; le creusement de grands espaces n'aurait alors pas été nécessaire.
Les souterrains annulaires sont souvent exigus et semblent, de prime abord, peu propices à accueillir un grand groupe de personnes. Mais ils semblent n'avoir desservi qu'un seul habitat ou seulement quelques habitations ; le creusement de grands espaces n'aurait alors pas été nécessaire.
D'autres hypothèses (lieu de stockage, lieu de culte) ont été évoquées pour les souterrains annulaires.
Mais les restes de céramiques et de poteries trouvés dans la plupart d'entre eux sont très souvent localisés dans les couloirs d'accès et ont probablement été mêlés au remblai lors de leur comblement.
Bibliographie
- Le souterrain du Pruneau, Jean-Marc BEGAUD et Jacques SARRAZIN, Bulletin de l’ADANE n°27, 2015
- Structures souterraines médiévales, Séminaires d'archéologie en région Centre, 2013 : typologie des souterrains aménagés en France
- Les souterrains annulaires, Éric CLAVIER, Éditions du Groupe de Recherches Archéologiques de la Loire, 2006
- Souterrains de Vendée, Jérôme et Laurent TRIOLET, Geste éditions, 2013
- Les souterrains annulaires de la Montagne Bourbonnaise, site internet
- L'ombre chinoise, Bertrand ILLEGEMS, Éditions Les Chantuseries, 2010.
L'intrigue de ce roman est située aux Peux, mais surtout au village de la Gautrie, dans des souterrains et dans une grotte appelée Roc-Bouc.
Un souterrain, qui a servi de lieu de stockage, existait encore au XXème siècle sous le village de la Gautrie.
La grotte, elle, est imaginaire mais la grotte et le menhir de Roche-Bouc, à la Gaubretière, constituent l'un des sites préhistoriques de la commune.